
Un parcours exigeant qui peut impacter la santé mentale des parents
04/09/25 09:00
L’annonce d’un pied bot peut être déstabilisante pour les parents, que faire pour vivre ce parcours plus sereinement ?

L’annonce d’un pied bot chez son enfant peut être un choc. Même si cette malformation se soigne très bien aujourd’hui, le parcours des parents dans le traitement du pied bot est souvent rempli de doutes et d’émotions fortes. Et c’est normal.
Une charge mentale bien réelle
Dans une enquête menée en 2025 par Les Petits Pieds Bots sur la santé mentale des parents durant le diagnostic et le traitement du pied bot, plus de 174 personnes ont été interrogées :
74 % d’entre elles ont évalué leur niveau de stress à l’annonce du diagnostic à plus de 8/10, dont 40% à 10/10.
En cours de traitement, ce stress diminue progressivement grâce aux premiers progrès de correction, avec une moyenne de 5/10 dans l'évaluation du stress. La santé mentale varie beaucoup en fonction des parents, des parcours de chacun et de l'enfant. On a donc une évaluation du stress très disparate d'un parent à l'autre.
Néanmoins, plus de la moitié des parents interrogés (56 %) déclarent avoir traversé un ou plusieurs épisodes dépressifs pendant la durée du traitement du pied bot de leur enfant.
Pourtant, seulement 11 % des personnes interrogées ont bénéficié d’un accompagnement psychologique par un professionnel de santé.
Pourquoi les premières années peut être difficile à vivre pour les parents
D'après les retours de certains parents, l’annonce d’un pied bot soulève de nombreuses questions : est-ce isolé ? y a-t-il d’autres pathologies plus graves ? comment mon enfant va t-il le vivre ? Ces inquiétudes sont souvent renforcées par les examens médicaux et par la nécessité de se projeter rapidement dans un traitement qui demande beaucoup d’implication.
À cela s’ajoute souvent un travail de deuil : celui de l’enfant idéal tel qu’on l’avait imaginé, des premiers instants de vie qu’on avait fantasmés. Ces émotions peuvent être accompagnées d’un sentiment de colère, parfois dirigé vers soi, parfois envers la situation.
Pendant le traitement (qui dure généralement entre 3 et 5 ans), les rendez-vous réguliers, les plâtres, les attelles, parfois la chirurgie, la manière dont l'enfant gère le traitement, peuvent être éprouvants – et parfois le regard des autres, l’organisation familiale et les ajustements professionnels ou financiers à faire aussi. La première année de l'enfant est la plus intense puis les rendez-vous deviennent moins réguliers et le port des attelles également.
Il est donc important de parler de la santé mentale des parents qui vivent un parcours riche en émotions et qui demande souvent courage et résilience pour accompagner au mieux leur enfant.
Comment mieux vivre ce parcours et prévenir les conséquences sur la santé mentale ?
Ces conseils sont là pour vous accompagner, mais rien ne vaut l’écoute d’un professionnel de santé si vous en ressentez le besoin.
Rappelez-vous que vos émotions sont normales. Avoir peur, être triste, être en colère – tout cela est légitime
Consultez un professionnel de santé en amont pour bien choisir votre praticien, poser vos questions et être rassuré. Sentir que l’on est entre de bonnes mains apaise beaucoup.
Informez-vous auprès de sources fiables (les professionels de santé). Comprendre le traitement aide souvent à mieux le vivre.
Cherchez du soutien. Parlez avec vos proches, rejoignez des groupes de parents, ou échangez avec un professionnel de santé (sage-femme, psychologue…).
Sachez que ça dure qu'un temps : c'est intense la première année puis ça s'arrange.
Prenez soin de vous. Accorder du temps à votre bien-être n’est pas égoïste, c’est essentiel pour accompagner votre enfant sereinement.
Soyez fier de vous. Vous faites de votre mieux pour votre enfant, et c’est déjà beaucoup.
Article corédigé avec Anaïs Cardon, psychologue.
