Lucile, 31 ans, maman de Marceau

"On m'a diagnostiqué une dépression post-partum...heureusement j'ai été très bien entourée . En parler c'est déjà commencer à guérir. Aujourd'hui, mon fils va très bien et moi aussi. " - Lucile

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Lucile, j’ai 31 ans, j’habite en Moselle, dans l’Est de la France. Je suis infirmière en psychiatrie au Luxembourg. Je partage ma vie avec mon mari, Clément, et nous avons un petit garçon de 13 mois, Marceau, qui a les pieds bots.

Comment s'est passée ta grossesse ? Quand as-tu appris que Marceau avait les pieds bots ?

Ce fut une grossesse compliquée, avec beaucoup d’émotions et de peurs. Au cours du premier trimestre, j’ai eu une suspicion de fausse couche et il a fallu que je fasse un examen plus approfondi pour la trisomie car les premiers résultats n’étaient pas très bons. Finalement, tout allait bien mais ça m’a mis dans un climat assez stressant dès le début de ma grossesse. J’étais donc très inquiète pour mon fils dès que j’avais des examens médicaux à passer. Dans ces moments-là, le soutien de mes proches et le yoga prénatal m’ont vraiment aidée à gérer mes émotions.

J’ai accouché un mois avant le terme. Au début, tout se passait très bien, et la sage-femme a même proposé à mon mari, infirmier sapeur-pompier, de participer à l’accouchement, ce qui a été un moment magique pour nous ! Mais il y a eu des complications sur la fin et mon fils a été transféré en néonatologie pour surveillance.

C’est mon mari qui m’a annoncé que Marceau avait les pieds bots, après en avoir parlé avec le pédiatre. À aucun moment les pieds bots n’avaient été suspectés pendant la grossesse ! Sur le moment, je ne savais pas vraiment ce que cela signifiait, et nous n’avons pas eu beaucoup d’informations tout de suite : l’urgence, à ce moment-là, c’était surtout de s’assurer que notre Marceau allait bien. C’est au bout de 48 heures que nous avons pu récupérer notre Marceau, qui se portait bien ! Je me suis enfin sentie plus apaisée avec lui dans mes bras, et on a pu se projeter sur la suite du traitement de ses petits pieds.

Nous avons rencontré la kiné de l’hôpital, qui nous a parlé de la méthode Ponseti et nous a tout de suite rassurés. Grâce à elle, nous avons compris que les pieds bots se corrigeaient très bien et que notre fils pourrait vivre normalement. La marraine de notre fils nous a aussi mise en relation avec une amie à elle qui avait traversé la même chose, et cela nous a rassurés. En parallèle, l’équipe médicale nous a également aidées dans la prise de rendez-vous avec le chirurgien orthopédiste, prévu quinze jours plus tard. Cette organisation nous a permis de rentrer à la maison plus sereinement, en prenant le temps d’accueillir notre bébé et de nous remettre de toutes ces émotions.

Comment s'est passé le traitement de Marceau ?

Le traitement s’est très bien passé. Marceau a eu six plâtres au total, suivis d’une ténotomie vers ses deux mois, puis la mise en place des attelles Ponseti. On n’a pas eu besoin de séances de kiné. On a vu très vite les progrès et l’efficacité du traitement !

Nous n’avons jamais eu de problèmes : pas de douleurs, pas de plaies. Marceau a très bien vécu tout ça, il a toujours été un bébé souriant. Aujourd’hui, il ne porte ses attelles que la nuit ou pendant les siestes. Quand on doit lui mettre, il nous les tend sans broncher : il sait que ça fait partie de sa routine !

Et toi, comment as-tu vécu le traitement ? Comment vous êtes vous organisés ?

C’était quand même de l’organisation, car l’hôpital était à une heure de route et les rendez-vous médicaux, au début, étaient réguliers. Mon mari était en deuxième année d’école pour devenir infirmier anesthésiste, il n’a pas pu prendre de congé paternité et ne pouvait pas participer à tous les rendez-vous. C’était donc principalement moi qui m’en occupais.

J’ai connu une période compliquée après le début du traitement, au moment où Marceau a commencé à porter les attelles Ponseti. On m’a diagnostiqué une dépression post-partum. J’ai moi-même repéré les signes, que je connaissais grâce à mon métier. Je pense qu’à ce moment-là, je me suis simplement « autorisée à lâcher ». Les rendez-vous médicaux s’espaçaient, Marceau allait bien et ses petits pieds aussi, et toute la tension accumulée pendant des mois est retombée d’un coup.

Heureusement, j’ai été très bien entourée. J’ai été prise en charge par un professionnel de santé et, rapidement, je me suis sentie mieux. Cette épreuve m’a appris qu’il est normal de demander de l’aide, et qu’en parler, c’est déjà commencer à guérir. Aujourd’hui, mon fils va très bien, et moi aussi. 😊

Comment va Marceau aujourd’hui ?

Marceau va super bien. C’est un enfant souriant, sociable, je suis hyper fière de lui !Il se développe comme tous les autres enfants de son âge. Nous l’avons inscrit à la baby gym, il adore ça !Quand nous expliquons autour de nous ce qu’a Marceau, les gens nous disent qu’ils n’auraient jamais deviné, car rien ne se voit. Aujourd’hui, je suis heureuse pour lui de le voir marcher avec son petit chariot de marche !

Quel message donnerais-tu aux parents ?

Vous n’y êtes pour rien ! Le pied bot est fréquent et se corrige très bien aujourd’hui. Votre enfant a des capacités d’adaptation extraordinaires. Faites le traitement recommandé par vos médecins et tout ira bien. Cette expérience nous a encore plus rapprochés, mon mari et moi.En vivant ce parcours, j’ai décidé de rejoindre l’association Les Petits Pieds Bots pour accompagner d’autres parents à vivre ce parcours plus sereinement. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous contacter !